Je fus, je suis...
Voici ce que je fus…
Je fus cette cage, cette cage étroite, aux barreaux enserrant ma vie, mon cœur, mon âme, mon moi.. Je fus cette cage, cette geôle, cet espace non vital, je fus ce néant aux couleurs vives. Je fus cette porte close, telle une bouche muette et voulant le demeurer… Condamnée à le demeurer. Je fus le silence, je fus le bruit silencieux, je fus l’oreille sourde au tonnerre qui gronde, l’œil aveugle à l’éclair qui zèbre le ciel au loin.
Je fus la solitude , je fus l’oiseau dans la cage, je fus les ailes ankylosées de l’oiseau…Ankylosées par la peur, par la lumière aveuglante de la liberté.
Je fus le lierre qui grimpe et enlace et étreint et étouffe.
Je fus la branche de guingois, celle sur laquelle j’ai maintes fois tenté de m’asseoir pour prendre un hypothétique et onirique envol.
Je fus la branche qui casse, le rêve fracassé, l’enfance envolée, le corps meurtri.
Je fus un magma de mots tus, un livre cadenassé.
Je fus la porte qui s’entrouvre, je fus l’œil qui n’a presque plus peur.
Je fus l’aile qui se déploie peu à peu, se rendant compte qu’elle peut dépasser la douleur.
Je fus le corps qui hurle à la vie, au désir, à l’envie.
Je fus l’audace, je fus le bout de ciel bleu, je fus le nuage rose pâle , je fus l’aurore.
Je fus le premier pas hors de ce que je fus .
Je fus la porte grande ouverte, je fus l’air qui emplit les poumons atrophiés, je fus la main qui s’ouvre , la fleur qui s’épanouit.
Je ne suis plus cette cage.
Je ne suis plus cette porte close.
Je ne suis plus le silence.
Je ne suis plus la nuit.
Je ne suis plus la solitude.
Je suis la Vie.
Je suis la porte ouverte sur Demain.
Je suis le regard
Je suis la parole
Je suis la plume.
Je suis l’Espérance.
Je suis l’Enfance.
Je suis l’Amour.
Je suis le Jour.
Je suis les pages de
Ma Vie
Ma Vie à Moi.
Je suis Moi.
Nath
Juin 2016