Marlène
Philippe Djian
Editions Gallimard - Mars 2017 -
Collection Blanche
J'ai fait cette lecture dans le cadre de ma participation au prix des Lecteurs l'Express/BFMTV. Je remercie Gallimard et l'Express.
Deux amis d'enfance, deux frères d’armes, reviennent du bout du monde, fracassés par ce qu’ils ont vu, cabossés par les guerres , notamment celle d’Afghanistan. L’un (Dan) est rigoureux à l’extrême, l’autre (Richard) frôle la bipolarité. Il n’empêche que l’un veille sur l’autre, fraternellement.
C’est d’ailleurs ce qui va être la base du récit, ce lien entre eux.
Désireux de se réinsérer, à moins qu’il ne s’agisse que de s’insérer tout court, en dépit du choc post traumatique qu’ils trimballent et gèrent de deux façons totalement opposées, en proie toutefois à une certaine résignation qui frôle le fatalisme, ils vont être confrontés à une même femme, Marlène, qui va tout balayer sur son passage.
Marlène est la sœur de Nath, qui est elle-même l’épouse de Richard. Enceinte, paumée, fragile et torturée, totalement déglinguée, elle arrive à l’improviste dans cette petite ville, ce microcosme, que l’on situe volontiers en province. Et là, tout va se compliquer…
"Une seconde d'hésitation, ici- bas, et vous pouviez finir raide mort ou embarqué dans une histoire invraisemblable qui bouleverserait votre vie,vous transformerait en cet autre que vous n'auriez jamais été si vous étiez resté vigilant."
Le souci, c’est que tout se complique aussi au niveau de l’écriture… Ce style , propre à Djian (ponctuation, pas de guillemets, chapitres découpés à l'emporte-pièce) ne facilite pas les choses, et on se perd bien vite dans ce dédale qui semblait pourtant prometteur. Je me suis égarée dans les dialogues, ne sachant plus qui disait quoi, qui pensait quoi... L'écriture déroutante a atteint son but avec moi, totalement désorientée page après page.
Certes, les personnages sont scrupuleusement disséqués dans ce qu’ils ont de plus intime et de plus ambigu, de plus atypique … Certes, les sujets abordés (la reconstruction des soldats de retour chez eux, la famille, la « normalité » ) sont intéressants... Certes, la fin du roman est inattendue..
Seulement voilà, la magie Djian n’a pas opéré avec moi cette fois. Autant Betty (37°2 le matin) avait su me prendre par le cœur, autant Marlène m’a laissée de marbre.