De Paris à Venise - L'appartement témoin- Tatiana de ROSNAY -
L’appartement témoin
Tatiana de ROSNAY
Editions Fayard - 1992 –
Editions Le Livre de Poche – Août 2017 –
« Et quand il s’endormait, seul dans le loft noir, le jour se levait tout juste sur Paris, illuminant d’une clarté timide le Sacré-Cœur, le dôme des Invalides, les touches de Saint-Sulpice avec des touches de gris perle et de rose tendre ».
Il a la cinquantaine. Il est divorcé, blasé de tout. Surtout de l’amour. Alors, pour se lancer dans une tentative de « nouvelle vie », , il fait l’acquisition d’un appartement, tout neuf, tout beau , tout chic. Par-dessus tout il s’ennuie et étouffe dans une solitude aussi aseptisée que ce mystérieux loft qui semble l’appeler.
Est-ce le poids du silence, de cette solitude, qui vont l’amener à entrer en communication avec une femme qui joue du piano, un enfant à ses côtés, dans ce même appartement ? Est-il victime d’hallucinations ? Que signifient ces visions qui deviennent bientôt obsessionnelles, au point qu’il décide de partir sur les traces de cette inconnue et de sa fille, avec la musique de Mozart en bandoulière ?
"«En fermant un peu les yeux, je parviens àà me persuader qu’elle se trouve à mes côtés : avec un petit effort, je sens la chaleur de sa main dans la mienne je respire la sensualité épicée de son parfum. Il n’y a pas de bruit à part le long et étrange cri de mise en garde que chante le gondolier à chaque coin de rio, et le clapotis régulier de l’immense rame ».
La narration passe de la première à la troisième personne, laissant cette impression de dépossession qui peut envahir l’âme quand elle est trop en souffrance.
Avec le talent d’un peintre impressionniste, Tatiana de Rosnay emporte le lecteur de Paris à Venise la Sérénissime, en passant par New York.
Ce premier roman de l’auteure porte déjà en lui la «patte » de Rosnay, avec les fragilités d’un aîné littéraire, avec la force de l’écriture de Tatiana, avec ses thèmes récurrents, tels que la rémanence du souvenir, la mémoire des lieux, la transmission, et la musique de Mozart.
Je reconnais toutefois que la fin m’a laissée …sur ma faim !
J’ai fait cette lecture dans le cadre de mon partenariat avec le Livre de Poche, que je remercie vivement !
© Nath