Un arbre parmi les hommes - Un arbre, un jour - Karine LAMBERT
Un arbre, un jour...
Karine LAMBERT
Editions Calmann Levy – Mai 2018 –
220 pages
Après plusieurs lectures âpres, c’est avec un grand bonheur que j’ai découvert le tout dernier roman de Karine Lambert, "Un arbre un jour", paru auxEditions Calmann Lévy. Une histoire qui fait du bien, comme les précédentes, une de celles qui chassent la fatigue et la morosité et vous transportent dans cet ailleurs poétique, tendre et doux.
L’autrice nous transporte dans un petit village du Sud de la France (déjà, d’entrée de jeu c’était gagné pour l’occitane que je suis). Le personnage principal est un arbre, un platane. Celui-là même qui trône sur la place et qui a vu naître bien des générations. Il est l’élément incontournable de la localité, au même titre que la boulangerie, le bar PMU, et l’église. Il est donc inconcevable de le voir disparaître et pourtant… C’est ce qui pourrait bien se produire, l’ordre ayant été donné de l’abattre, au grand dam des habitants qui vont s’unir pour le sauver.
Comme toujours avec Karine Lambert, il y a LE personnage pivot et tous les autres, indissociables du premier. Ceux dont la vie est dessinée tout en délicatesse du bout de sa plume exquise. Ceux que nous avons l’impression de connaître « pour de vrai » tant leurs pensées, leurs personnalités, sont décrites avec minutie.
Chacun d’entre eux va lutter à sa façon, du gamin aux sœurs nonagénaires. Chacun va faire entendre sa propre voix, laquelle fera sublimement écho à celle de l’arbre.
C’est une lecture bonbon, un souffle poètique, aux accents de mon Sud , qui soulève cependant nombre d’interrogations (sur le rapport au temps et à la nature notamment), un moment qui passe bien trop vite, et pour lequel je remercie Karine et les Editions Calmann Lévy.
« Je me sens tellement découragé. Abattu, diraient les humains. La mort se rapproche. Je voudrais me cacher , mais je suis retenu à la terre par mes racines…. Sous l’écorce, caché à l’intérieur de mon tronc strié d’une multitudes de cernes, vibre encore l’arbrisseau à l’imagination débridée qui rêvait de devenir un géant ».
© Nath