9782253070078-001-T

 

 

Roland est mort

Nicolas  ROBIN

Editions Le Livre de Poche – mai 2017–

Editeur d’origine :  Anne Carrière

224 pages

 

Roland est mort. Dans une indifférence totale, ce fan de Mireille Mathieu, ce bon voisin si discret, si bien comme il faut, si seul, a rendu l’âme la tête dans la gamelle du chien, sans que personne ne s’en rende compte.  Seul. Seul à en crever, c'est le cas de le dire.

Roland est mort.  Cette phrase de trois mots revient au début de chaque chapitre , comme pour mettre en opposition sa disparition et sa présence constante tout au long du roman.

Il était un  « mystère », Roland. 

« Personne ne peut témoigner de sa présence sur terre.  Le barman ne l’a jamais vu passer boire un petit coup… Aucun enfant du quartier ne l’a surnommé Papi Ballon ou Papi Pigeon ou Papi  Bonbon. On ne surnommait pas Roland. On ne le nommait pas tout court ».

Roland est mort depuis quelques jours, s’en afflige la voisine. C’est triste mais tout le monde s’en fiche. Il ne comptait pour personne de son vivant , alors pensez-donc une fois mort !

Que faire dès lors du caniche, Mireille  (bah oui , forcément !) , et des cendres de Roland ?  C’est tout étonné que le voisin, un ours solitaire , le genre de type chez qui personne ne va, qui ne voit personne,  se retrouve « héritier » du chien et de l’urne, car  Roland a fini en cendres.  Ledit voisin va tenter par tous les moyens de se débarrasser du package,  du chien qui pue, et de l’urne moche, mais … personne n’en veut . Alors…  Peu  à peu, un lien va se créer…  De fil en aiguille, ces deux anonymes, ces ombres, vont prendre vie et visibilité.

Nicolas Robin dénonce ici le drame de la solitude. Celle qui est subie et non choisie. Celle qui frappe dans les grandes villes .  Celle qui fait les gros titres de temps à autre.   Tous ces « Roland », ces invisibles, ces sans identité ,  ces tous seuls avec leur chien, leur chat, leur poisson rouge, et la photo de Mireille Mathieu sur le mur.

J’ai alterné entre rire et larmes. C’est drôle, c’est touchant. C’est grinçant, et caustique juste ce qu’il faut. C’est empli de cette empathie qui fait du bien et c’est bourré d’humour et de tendresse et d’espoir.

Roland est mort est une jolie lecture, et ce au-delà de la plume, belle et profondément humaine.

C’est avec impatience que j’attends le prochain roman de l’auteur, et c’est avec tout plein d’amour que je vous recommande « Je ne sais pas dire je t’aime »  (ma chronique c’est par ici).

« Il faut que je me lance. J’inspire. La vie est belle. J’aime la vie ».

© Nath

 

NB : Les remerciements sont magnifiques !