Déambulations au gré du vent - Presque une nuit d'été - Thi Thu
Presque une nuit d’été
THI THU
Editions Rivages – Août 2018
Rentrée littéraire
Déambulations aurait pu être le titre de ce tout premier roman de Thi Thu, par aux Editions Rivages, en cette rentrée littéraire 2018.
Nous y retrouvons une jeune femme , la narratrice, qui se promène au hasard des rues, au hasard du temps, son appareil photo en bandoulière, dans l’attente du moment suspendu qu’elle va saisir, cette minute solaire que l’on voudrait voir s’éterniser.
Elle aime aller au devant des gens, des regards, des âmes, et c’est ainsi que nous partageons ses rencontres, ses histoires. Celles qu’elle nous raconte au fil des pages, au fil des images, au fil des rues.
Le vent porte la musique des mots, tout comme il caresse l’amour, l’absence, l’amitié, l’attente, les creux et les vagues de la vie.
Véritable plongée onirique , Presque une nuit d’été est un joli roman qu’il est doux de parcourir.
La générosité de l’autrice, son empathie, son amour de la vie, viennent se heurter à ses interrogations , ses désillusions, ses espoirs.
" L’humanité, c’est l’armée de la déception et, pourtant, je la trouve belle à toujours espérer mieux malgré les crève-cœur qu’elle se mange".
Certes, on peut parfois avoir l’impression de se perdre dans cette sorte de labyrinthe de pensées enchevêtrées, mais la lumière surgit toujours.
« Le rai de lumière du réverbère dévoilait mes yeux, flous et humides, troublés par le vent qui me glaçait le visage . J’étais consciente du mirage qu’engendrait mon attente, de la tristesse absurde de cette scène, mais comme l’enfant défie le destin par des jeux ridicules auxquels il confie son avenir – « si je lance la boule de papier dans la poubelle, j’aurai une bonne note à mon examen », allant parfois jusqu’à parier sa vie – je m’accrochais à la certitude que j’avais un pouvoir sur le monde ».
© Nath