Les mots de Nath
Il y avait cette ruelle.
Il y avait cette impasse.
Ce bout de bout de quelque part.
Il y avait ce ciel gris. Ce ciel lourd.
Il y avait ces murs lézardés, ces graffs défraîchis, ces traces d’avant.
Il y avait le silence.
Ce silence.
Il y avait cette porte.
Ce cadenas sur cette porte.
Cette chaîne sur cette porte.
Rouillée.
Par les vents,
Par les embruns,
Par l’océan tout proche.
Il y avait une enveloppe sous la porte.
Sous la porte cadenassée.
A la chaîne rouillée.
Il y avait des mots oubliés.
Il y avait, au dessus du mur, des herbes folles
Et sous la porte, des ronces .
La vie reprenait son cours.
Le silence enveloppait l’enveloppe détrempée,
Les mots noyés
Par la désespérance.
Il y avait cette ruelle
Il y avait cette impasse
Il n’y avait plus rien
Que cette porte
Cette chaîne rouillée
Ce cadenas
Cette enveloppe
Ces mots qui resteront sans réponse
Ces ronces
La Bohême
L’oubli.
© Nath