Coup de coeur ! Mousseline la Sérieuse - J'étais la fille de Marie- Antoinette - Sylvie YVERT
Mousseline la sérieuse – J’étais la fille de Marie-Antoinette
Sylvie YVERT
Edition originale : Editions Héloïse d’Ormesson – Janvier 2016
Edition présentée : Pocket – Mars 2017
Mousseline, était Marie-Thérèse-Charlotte de France, fille de Marie-Antoinette et de Louis XVI.
La phrase évoquée dans le titre n’est pas sans rappeler celle prononcée par l’ancienne reine de France : « Je m’appelais Marie Antoinette Lorraine d’Autriche », lors de son procès.
Unique survivante de la famille royale, oubliée des manuels d’histoire, bien souvent des romans, oubliée de presque tous, voici Mousseline la Sérieuse qui reprend vie sous la plume, ô combien brillante, de Sylvie Yvert.
On découvre l’itinéraire aussi passionnant que profondément émouvant de cette femme, qui , au crépuscule de sa vie, en retrace les immenses lignes. Elle aura tout connu, la magnificence de Versailles, la violence horrifique de la Révolution et de la Terreur, l’enfermement au Temple, les deuils aussi cruels qu’innombrables, l’exil, le désespoir, l’errance, un mariage stérile avec son cousin le Duc d’Angoulême… Et tant d’autres événements historiques !
« Souvenez-vous : de votre roi j'étais la fille. La fille oubliée de Louis XVI et de Marie-Antoinette. La sœur aînée de Louis XVII et la seule rescapée de la prison du Temple. Née princesse royale sous le drapeau blanc, dans une monarchie de droit divin, au milieu des ors d'un palais voulu par le Roi-Soleil, j'ai assisté il y a peu à la première élection d'un président de la République au suffrage universel sous la bannière tricolore ».
Malgré tout, elle demeure habitée par une grande dignité.
La plume de l’autrice est d’une élégance qui n’a d’égal que l’immense pudeur qui compose ce magnifique roman. L’histoire est bouleversante, (j’ai souvent versé ma petite larme). Sylvie Yvert a su brillamment éviter l’écueil facile du pathos et offre un ouvrage superbe, extraordinairement documenté, d’une beauté rare. D’une grande tendresse aussi. Enfin, c’est ce que j’en ai ressenti.
L’utilisation du « Je » fait que l’on s’identifie forcément à la petite Mousseline, à Madame Royale, à l’enfant incarcérée, à la jeune femme en exil, à la Duchesse d’Angoulême, et à la vieille Dame, qui ne s’est jamais départie de son amour pour ce pays qui lui avait pourtant tant pris !
Lecture coup de poing, lecture coup de cœur, menée de bout en bout par une sensibilité absolument époustouflante.
Je vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour vous parler du second roman de Sylvie Yvert, paru aux Editions Héloïse d’Ormesson, mais chutttt !!!
© Nath