12000 heures de vols au compteur - Une folie passagère - Nicolas Robin
Une folie passagère
Nicolas ROBIN
Editions Anne Carrière – Mars 2019
Cher Nicolas,
C’est par l’intermédiaire d’un caniche malodorant et des cendres de son défunt maître seul, tout seul que j’ai fait ta connaissance. Je ne peux bien sûr pas omettre de mentionner le fil musical conducteur de Roland est mort (chronique ici), que ceux qui n’ont pas encore lu le livre découvriront en cliquant là (joke). Bon, je peux bien te l’avouer, moi aussi je préfère quand même Joe Dassin !
Je t’ai suivi avec « Je ne sais pas dire je t’aime » où s’entrelacent les destins de gens seuls tout seuls eux aussi au milieu d’une foule, ou d’un foyer, qui les ignore, transparentes âmes qui prennent corps au fil du récit.
Voici que cette fois,avec "Une folie passagère", tu nous emportes non pas dans les rues de la capitale, mais à dix mille mètres d’altitude, aux côtés de Bérengère, hôtesse de l’air bien-comme-il-faut, au chignon aussi parfait que son sourire, aux blessures enfouies sous un uniforme impeccable. Certes, elle est un tantinet pénible, un brin monomaniaque, mais elle a de qui tenir avec la mère absolument exécrable dont tu l’as affublée.
Bérengère, hôtesse de l’air digne de ce nom, se fait larguer dès le début du roman par un sale type. D’ailleurs, des machos, elle va en croiser là-haut, en plein ciel (non, non pas le septième !). Mine de rien, elle étouffe dans cette solitude empesée, n’a personne à qui confier sa peine, tous sont trop occupés pour écouter quelqu’un qui passe sa vie aux quatre coins du monde. Alors elle, avec son chignon parfait retenu par la broche argentée, cadeau de « Mamie d’Orly », elle traîne sa peur du temps qui passe, courant le Monde d’une escale à l’autre, d’une chambre d’hôtel anonyme à une plage baignée de soleil.
Comme souvent dans tes romans, intervient le grain de sable, le truc qui fait tout basculer. En l’occurrence, …. (non, non, je n’en dirai pas plus !).Dans celui-ci peut-être plus que dans les précédents, il y a l’amour salvateur, de la tendresse, des rires. Il y a ces caresses de la vie, ces moments suspendus que tu sais si bien nous faire vivre. Il y a ces personnages pleins de fêlures, de fragilités, de silences… Il y a ces si beaux mots que nous attendons toutes et tous…Il y a cette musicalité légèrement et délicieusement kitsch, aussi lumineuse que pleine de charme. Il y a toutes ces couleurs... Il y a même des castors (là, j’avoue que le caniche est battu à plate couture).
Cette Folie passagère, tu sais, tu donnes envie de la vivre (enfin pas tout quand même hein !), de louper le vol prévu pour le sable chaud et de se retrouver à Winnipeg.
J’ai adoré, et je pèse mes mots, ce roman. Déjà parce que la couverture est jolie. J’ai aimé le ton badin qui n’en cache pas moins un regard lucide sur les rapports hommes/femmes, sur la profession que tu connais si bien , toi le StewarD avec un D… Enfin, j’admire la performance de l’avoir écrit à la première personne….
Merci, merci Nicolas. Merci pour ta sincérité. Pour ce roman tombé à point nommé entre mes mains.
Il ne me reste plus qu’à te donner rendez-vous au mois de juin sur la piste d’atterrissage de St Maur en Poche .
Je t’embrasse,
Ta fidèle lectrice, fan elle aussi de Joe Dassin …(d’ailleurs, ça, c’est pour toi... hop tu cliques là).
Nath (de l’Aude, parce que c’est ma région)
© Nath