Deux soeurs - David FOENKINOS
Deux sœurs
David FOENKINOS
Gallimard – Février 2019
176 pages
Mathilde est professeure de français. Une véritable vocation chez cette jeune femme brisée dès l’enfance par la mort d’un père et le cri de douleur d’une mère. Sa vie privée est devenue un immense chaos lorsqu'elle s’est retrouvée reléguée au rang d’ex d’Etienne le jour où Iris, l’ex d’avant elle, a ressurgi après des années d’absence, et un mariage-fiasco en Australie. Non seulement l'union évoquée lors des vacances en Croatie n’aura pas lieu, mais la voici sommée de quitter l’appartement qui hébergeait les amours du feu-couple.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, Mathilde sera bientôt mise à pied, après un dérapage non contrôlé.
« Son renvoi du lycée était devenu presque aussi important à ses yeux que le départ d’Etienne, le deux formant une fêlure complète »
C’est alors qu’intervient Agathe, la sœur salvatrice , celle qui est forcément heureuse puisqu’elle « travaille dans une banque ». Ne pouvant décemment pas laisser Mathilde dans un tel guêpier, c’est tout naturellement qu’elle propose de l’héberger au sein de son foyer. Là, on a juste envie de lui dire qu’elle fait entrer le loup dans la bergerie, mais bon...
Mathilde, vous l’aurez compris, est dans un état psychique lamentable, déchirée, paumée, oscillant entre une profonde mélancolie et une apparente et ponctuelle gaîté. Peu à peu, le venin de la jalousie va s’immiscer, une jalousie sournoise et délirante, qui la mènera bien bien loin.
Si d’ordinaire j’aime beaucoup, beaucoup la plume de David Foenkinos, je dois reconnaître que cette fois, je suis restée sur ma faim. Pas vraiment une déception, car demeurent ces tournures dont l’auteur a le secret, mais je n’ai pas été convaincue par cet ensemble que j’ai trouvé fort convenu, gentillet et manquant de consistance, et d’audace. La fin notamment était prévisible.
Il reste fort heureusement les phrases que l’on note, et ces annotations « foenkinossiennes » en bas de page.
"On peut mesurer le bonheur à la cadence de chacun dans la rue. C'est toujours bon signe d'être pressé; on est forcément attendu quelque part"
"Les souvenirs aussi souffrent de la garde alternée des mémoires; quand il y a deux visions d'un même passé, cela le rend difforme"
Vite, vite , le suivant !!
© Nath