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Un mariage anglais

Claire FULLER

Edition originale : Stock – Mai 2018

Edition présentée : Livre de Poche - Avril 2019

Traduit de l’anglais par Mathilde Bach

 

2004, en AngleterreGil Coleman, écrivain à succès, croit reconnaître la silhouette de son épouse Ingrid, disparue douze ans plus tôt, alors qu’elle partait se baigner, comme à l’accoutumée . Noyade ? Suicide ? Départ volontaire ? Le mystère demeure entier, le corps n’ayant jamais été retrouvé. Cette vision est-elle un mirage ou une réalité ? En se lançant à la poursuite de cette ombre fugitive, Gil fait une mauvaise chute. On le retrouve alité, entouré de ses deux filles, blessées par l’absence inexpliquée de leur mère.

L'histoire se déroule sur une triple temporalité . On se laisse aisément porter par le récit, voguant de 1976, date de la rencontre entre Gil et Ingrid (lui professeur de littérature, elle étudiante), à 1992, (la disparition), puis 2004, un potentiel dénouement (mais je ne vous en dirai pas plus)

Au fil de lettres essaimées par Ingrid en 1992, et cachées à l’intérieur de livres, on remonte le cours du temps, et c’est ainsi que l’on assiste à la déliquescence du couple, jalonné par la souffrance d’Ingrid face aux multiples infidélités de son mari, sa profonde solitude, et sa mélancolie grandissante face à une vie qu’elle n’a, dans le fond, aucunement choisie.

Le roman se lit aisément, le suspense est habilement mené, et par dessus tout, j’ai trouvé les personnages sublimement décrits, tant dans leur noirceur que dans leurs failles.

Un mariage anglais fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs du Livre de Poche, catégorie Littérature. C’est une agréable lecture de vacances. Pas vraiment un coup de coeur, mais il n’en demeure pas moins que l’intrigue est intéressante, et la plume de Claire Fuller d'une grande élégance. En outre, j'ai une tendresse particulière pour les romans épistolaires, auxquels je trouve un charme fou...

« Si je pouvais, je nous ferais vivre notre histoire à rebours ; d'abord nous connaîtrions la colère, la culpabilité, la honte, la déception, l'agacement, le quotidien et la banalité, et nous les viderions de leur substance. Après cela, tout le reste nous attendrait encore »

© Nath