Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Boudoir de Nath - Blog littéraire et culturel -
28 août 2019

Orléans - Yann MOIX

68437037_10214198494051570_2038024946172559360_o

 

Orléans

Yann MOIX – Août 2019

Editions Grasset

Rentrée littéraire

 

A propos d’ « Orléans », Yann Moix déclare «Il y a des romans d’initiation, celui-ci est un roman d’humiliation ».

En effet, l’auteur retrace son enfance douloureuse tant auprès de parents tortionnaires, cruels, sadiques et fiers de l’être, que de ses camarades de classe, dont il fut le souffre-douleur.

La famille, endroit supposément rassurant, bienveillant, sorte de nid où l’enfant est en sécurité, écouté, protégé, valorisé, sera pour lui le lieu de toutes les souffrances, de toutes les brutalités, à la limite de la torture, qu’elle soit physique ou mentale. Incompris, humilié, raillé par des parents encombrés par ce gamin dont ils ne savent que faire, dont il’es ne parviennent même pas à se débarrasser , l’enfant Yann trouvera la force de résister grâce aux mots, à la littérature, aux auteurs qui peupleront sa solitude. « Dedans » est donc un enfer.

« Dehors » ne sera guère plus apaisant. Dehors, c’est l’univers scolaire. Depuis la maternelle jusqu’aux classes supérieures, l’auteur subira moqueries, bassesses et affronts. Ses relations avec la gent féminine seront altérées par ces souffrances et humiliations accumulées, en dépit de ses tentatives de séduction ...

En dépit de ses blessures encore à vif, Yann Moix réussit à écrire un « roman » (là, j’avoue ne pas trop avoir compris pourquoi « roman » et pas « récit ») d’une grande puissance . Puissance résiliente car l’auteur ne s’apitoie pas sur lui-même, il relate. Puissance de l’écriture. Et là, autant vous dire que j’ai été emportée. Orléans est en effet une ode à la littérature, mais aussi à la langue. Magnifiquement écrit, cet hommage aux mots comme respiration m’a séduite tant par sa forme (ces sublimes imparfaits du subjonctif trop souvent oubliés !) que par son fond, qui évite un misérabilisme qui aurait, à mon sens, tout gâché.

« J’aimais le soleil. J’aimais la pluie. J’aimais chaque nuage. J’aimais les arbres et les buissons de la cour. Mes « parents » m’eussent tué sur le coup s’ils l’avaient appris : mais je crois bien que j’aimais la vie

« J’eusse rêvé,plutôt que de m’en débarrasser en les vivant approximativement, de choisir une poignée d’heures à exploiter, à hanter. Tout ce qui est vécu se désagrège, recouvert d’une étoffe oublieuse arrogante, ingrate – se rappeler ne suffit pas 

Je remercie les Editions Grasset, grâce à qui j’ai pu faire cette lecture en avant-première

© Nath

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Je viens de commencer ce récit. Arrivée à la page 30. J'ai envie de pleurer. Je vais le lire en entier. Ma mère m'a tant aimée que je n'ai jamais pu aimer aussi fort, quelqu'un d'autre. Alors que je faisais les 400 coups dès l'âge de 8ans jusque tard dans ma vie de jeune femme, ma mère prenait les " coups " pour moi, affrontait police, les vrais méchants, les nuits pour me chercher, mes fugues, les frontières, mes errances, et même pire. Jusqu'à sa mort en 2007, ma mère me secondait encore. J'ai bientôt 68 ans. je suis accroc à la littérature.
Répondre
Visiteurs
Depuis la création 396 609
Publicité
Archives
Newsletter

aimerlire
Jurée Prix Lecteurs Livre de Poche 2015, 2016,Jurée Prix Lectrices Elle 2017,Jurée Prix des Lecteurs l'Express BFMTV 2017, Jurée Prix Lecteurs Livre de Poche 2019,  Jurée Prix France Télévisions 2019, Prix Orange du Livre 2019

Le Boudoir de Nath - Blog littéraire et culturel -
Le Boudoir de Nath - Blog littéraire et culturel -
  • Dévoreuse de livres, de Vie, de mots, de poésie, d'art, de découvertes.. J'ai envie de partager ici ces instants de bonheur, coups de coeur, romans, rencontres, émotions... Un peu de ci, un peu de ça.. Beaucoup de tout !
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité