Ma Cabane - Une échappée sauvage - Olivier Garance et Delphine Saubaber
Ma Cabane
Olivier Garance et Delphine Saubaber
Editions de l'Iconoclaste
Récit
Nous avons toutes et tous, à un moment donné de notre vie, des périodes de flou, de doutes, de douleurs tues qui rongent, de silences trop pesants. Nous avons toutes et tous, je pense, fait l'expérience de ce instants qui nous échappent, et sur lesquels nous n'avons plus prise.
Olivier Garance, auteur de ce récit paru aux Éditions de l'Iconoclaste, traverse l'une de ces tempêtes.
Celles qui vous secouent, faites de lames de fond, capables de vous mettre à terre, de vous emporter au large de vous-même , ou de vous noyer.
Afin de retrouver une nécessaire sérénité, afin de se sauver, il décide de quitter l'agitation d'en bas, pour s'installer, avec son chien Tao, le temps d'une retraite, dans une cabane, tout en haut des Pyrénées. Cette cabane n'est pas n'importe laquelle. Perchée à 1400 mètres d'altitude, elle est aussi la voix du père d''Olivier, le souvenir de leurs escapades en montagne.
« Olivier, j'ai trouvé un endroit extraordinaire. Une cabane. Elle est ouverte, il y a du bois et un poêle, il faudra absolument que tu viennes la voir »
Alors qu'en bas, « ils » font les soldes, et courent après tout ce que lui fuit, l'auteur va doucement, tout doucement, se reconnecter à lui-même. Peut-on dès lors parler de fuite ? Je ne pense pas. Je préfère, et de loin, évoquer l'urgence de se rappeler à sa condition d'humain, avec toute l'humilité que cela implique. Prendre le temps de prendre le temps. Prendre de la hauteur !
Se poser.
J'ai été touchée par ce récit à divers titres . Tout d'abord, parce que j'y ai retrouvé mes chères Pyrénées, si loin et qui me manquent tant (souvenirs d'enfance, de cabanes construites de bric et de broc dans les forêts de Cerdagne). J'ai senti la chaleur du feu de bois, j'ai fermé les yeux et j'ai retrouvé l'immensité du ciel, les odeurs, les couleurs, et cette lumière qui n'existe que là-bas (non, non je ne suis pas chauvine!). Ensuite, parce que je suis convaincue que seule la prise de conscience de la fragilité de l'existence et de la Nature peuvent nous sauver du séisme vers lequel nous courons aveuglément.
Ce récit est celui d'un retour aux sources, il a la saveur d'une madeleine (de Proust). C'est un chant d'amour à la Nature, à la vie, à la générosité, à la transmission. C'est un chemin. Celui qui mène à soi.
« Cette cabane m'a permis de renouer avec une autre façon d'être à moi-même et au monde... c'était un voyage de découverte ou de retour »
© Nath