Même les méchants rêvent d'amour - Anne-Gaëlle HUON
Même les méchants rêvent d'amour
Anne-Gaëlle HUON
Editions originale : Albin Michel
Le livre de Poche – Mars 2020
La littérature est un monde fait d'émotions à fleur de peau, et aussi, je pense , d'inexplicables synchronicités. Pour faire bref, car tel n'est pas le but de cet article, il y a ces livres qui arrivent au bon moment, comme ces rencontres inattendues, et qui vous offrent une sublime respiration .
Même les méchants rêvent d'amour fait partie de ceux-là. De ceux que l'on n'oublie pas, de ceux dont les personnages, au-delà de l'histoire, sont des compagnons de route, dont vous vous sentez si proches qu'ils deviennent au fil des pages, des amis, des membres de la famille. Celle du cœur...
Jeannine approche de son 90e anniversaire, et sa mémoire flanche. Alors, son fils, qui réside à l'étranger, a déniché pour elle une maison de retraite provençale, qui n'a rien à voir avec les mouroirs sordides que l'on pourrait imaginer. Bien sûr, elle est loin de sa chère et fidèle Lucienne, son amie d'enfance qui veille tendrement sur elle. Bien sûr elle est loin de ses souvenirs, mais elle côtoie là des personnages farfelus, débordants de vie, d'originalité, et d'amour.
Julia, la petite-fille de Jeannine, est autrice, et bien que très proche de sa grand-mère, elle ne l'a pas vue depuis un certain temps, et c'est avec le cœur lourd qu'elle quitte Paris pour aller la retrouver, là-bas, là où se nichent tant d'heureux moments passés, loin d'imaginer que ce séjour va bouleverser sa vie. Une grande tendresse unit en effet les deux femmes.
En effet, la jeune femme va découvrir dans un carnet qui lui est destiné un pan inconnu et secret de la vie de cette grand-mère adorée.
Ce roman est un hymne à la douceur, à l'amour, aux liens intergénérationnels, à l'amitié, à la vie, à la musique, à la vieillesse, aux sentiments, au pardon, à tout cela et tellement plus ! C'est un livre que l'on ne peut qu'aimer très fort, vraiment très fort. Plus intensément encore quand on a eu la chance d'avoir des grands-parents merveilleux. On y sent la Provence, j'ai adoré retrouver certaines expressions de mon Sud natal, son soleil, sa lumière. Car oui, la lumière distillée par la plume solaire d'Anne-Gaëlle Huon parcourt ce récit (très personnel) de bout en bout. De la première à la dernière page, celle que l'on referme avec des larmes au bord des yeux. Ce ne sont pas des larmes de tristesse, non, ce sont des perles de joie , d'empathie et d'Amour.Celui dont tout un chacun a besoin pour s'épanouir, celui sans qui le monde ne tournerait pas rond.
Merci Anne-Gaëlle, merci à Albin Michel pour la merveilleuse rencontre post-confinemement, merci au Livre de Poche...
« Ma Lili, ne perds jamais le goût de la vie, le goût des gens. Ne te résigne jamais. Ne cesse jamais de croire en l’avenir »
© Nath