La maison à droite de celle de ma grand-mère - Michaël Uras
La maison à droite de celle de ma grand-mère
Michaël URAS
Editions Livre de Poche – Mai 2020
Lorsque la grand-mère de Giacomo, le narrateur , traducteur originaire de Sardaigne, mais vivant à Marseille, arrive au bout de son chemin sur terre , celui-ci accourt à son chevet, le cœur brisé et un énorme pavé professionnel dans sa besace.
L'agonie de la Nonna durant plus que prévu, Giacomo, va peu à peu, au fil des jours et des rencontres (ou plutôt des retrouvailles), renouer avec ses racines, cette part d'identité plus ou moins volontairement oubliée depuis qu'il avait quitté l'île. On peut se défaire de beaucoup de choses, tirer des traits clairs ou foncés sur des pans de sa vie, mais finalement, on ne peut renier son passé, c'est ce que va découvrir notre héros.
Ce roman est, outre une galerie picturale de personnages hauts en couleurs, une ode à la vie, à transmission intergénérationnelle, et à l'histoire familiale, celle qui fait de l'enfant que nous fûmes l'adulte que nous sommes, avec toutes ces cicatrices,toutes ces fêlures, ces carences que nous préférons parfois ensevelir sous une façade policée.
Michaël Uras décrit sa Sardaigne avec une infinie poésie, digne d'un maître impressionniste. Je ne suis pas sarde,mais j'ai retrouvé les couleurs, les odeurs, les sensations épidermiques propres à mon Occitanie , à ma Méditerranée chérie.
L'émotion côtoie l'humour, et on se reconnaît, forcément, je pense, toutes et tous à travers Giacomo,ses doutes, ses certitudes ébranlées face à l'inéluctable,ses peines tues,et cet attachement à la terre natale.
J'ai beaucoup, beaucoup aimé le ton du roman, cette alliance entre légèreté et profondeur. La langue est d'une puissance solaire et irradie, trouvant son ampleur dans la poésie qui en émane.
La maison à droite de celle de ma grand-mère est la lecture idéale pour s'évader sous le soleil brûlant de la Sardaigne, et faire le plein de belles émotions.
© Nath