Un jour viendra couleur d'orange - Grégoire Delacourt
Un jour viendra couleur d'orange
Grégoire Delacourt
Editions Grasset – Août 2020
Rentrée littéraire 2020
Il y a ces romans qui ont le don fabuleux de vous laisser sans mots lorsqu’arrive le moment de les refermer, avec ce sentiment que jamais, jamais, vous ne saurez en parler avec la justesse qui s'impose.
Un jour viendra couleur d'orange est de ceux-là.
C'est un livre-colère et espoir, amour et rejet, vie et mort, présence et absence.
C'est une histoire de résistance, de ronds-points, de poings qui se lèvent, de résilience, de différence.
C'est un regard posé sur une société robotisée, à plusieurs vitesses. Trop de vitesses. Trop d'inégalités. La fameuse « fracture sociale ». Trop de mépris. Trop d'ignorance. Trop de jugements hâtifs. Trop de lassitude. Trop de trop. Et pas assez d'écoute, de bienveillance, de générosité, d'empathie et d'altruisme. Pas assez d'amour !
À l'épicentre de ces débordements du cœur et du corps, il y a Pierre, Louise, Geoffroy, Djamila,Hagop, Julie et les frères et soeurs d'idéaux. Ceux d'en bas, les oubliés, les de traviole. Corps cachés. Souffrance.
Et puis, il y a les autres. Avec ces oeillères tellement pratiques, avec leurs jets privés, leurs taxis à gogo, leurs privilèges étalés sans la moindre pudeur. Ceux qui traversent la rue comme d'autres tentent de traverser la misère.
Deux mondes que tout oppose.
Mais ce roman n'est pas que cela. Il est aussi une palette de couleurs. Celles de la Vie, de l'Amour, de la Tolérance, de la Nature qui nous entoure et de la Terre-Mère, la Pachamama.
Grégoire Delacourt offre ici un récit bouleversant et lumineux. S'il dit sa colère, il clame par dessus tout l'urgence absolue de vivre et de s'aimer. Et de se le dire, de laisser les peaux parler, vibrer. Qu'importent les circonstances et le regard d'autrui. Qu'importent les différences.
La plume court, sait se faire caresse, tout autant que griffe.
Il est évident que seul l'Amour sauvera le monde, ce roman en est l'éclatante démonstration.
Merci Grégoire, pour nous tous. Nous les tordus de la vie, les éclopés qui boitent, les utopistes, les pleins d'espoir, les amoureux, les guerriers de lumière. Ceux qui, comme moi, amoureux de vie et de poésie, croient fermement en ce « jour d'épaule nue, où les gens s'aimeront ». Merci pour Aragon, pour vos mots-soleil.
Je remercie également les Editions Grasset, grâce à qui j'ai pu m'émerveiller en avant-première.
« Les mots qui traversent le temps sont sages. Ils sont la lumière. Ne quitte jamais d'où tu viens. N'abandonne rien en chemin de ce que tu fus. Tu es venu avec le monde en toi.Voilà ce que me chantait ma mère de miel, tandis que je grandissais »
© Nath