Seule en sa demeure - Cécile Coulon

Seule en sa demeure
Cécile Coulon
Editions de l'Iconoclaste - Août 2021
Rentrée littéraire 2021

Cécile Coulon compte parmi mes autrices favorites, alors inutile de vous dire combien j'attendais de pouvoir plonger dans la lecture de "Seule en sa demeure" (quel titre !) , paru en cette rentrée littéraire aux Editions de l'Iconoclaste.

Lorsqu'Aimée, fille d'Amand et de Josèphe Deville se voit imposer par son père un mariage aussi vertueux qu'honorable avec Candre Marchère, homme riche et profondément pieux, elle ne se doute pas de ce qui l'attend dans ce superbe domaine où une non moins superbe vie lui est promise.

Là où tout semble n'être que luxe, calme, et lumière, la façade se lézarde peu à peu et le malaise oppressant, enserre tant Aimée que le lecteur.

Il y a ces questions laissées sans réponse, ces mensonges. Il y a le fantôme de la précédente épouse décédée quelques mois à peine après les noces et dont l'absence se fait présence pesante. Il y a Henria, la domestique dévouée, mère nourricière de Candre (très tôt orphelin) et mère biologique d'Angelin, qui est une ombre parmi les ombres. 

Seule clarté , Emeline, la professeure de musique d'Aimée qui se rend au domaine une fois par semaine.

Page après page, l'intrigue se noue, monte crescendo, prend une ampleur de plus en plus inattendue, jusqu'au dénouement final, renversant.

Pour ce huitième roman, Cécile Coulon, frappe très très fort et entraîne le lecteur dans les entrailles d'un huis-clos haletant.

La nature ( ah, le nom de la forêt !!) , le corps, le désir, les secrets sont au coeur du récit, tout comme ce domaine lugubre, cage dorée ou plutôt végétale dont on se demande qui est le gardien.

Enorme, énorme coup de coeur pour "Seule en sa demeure", (comme toujours avec cette autrice), dont je vous conseille la lecture en cet automne frileux, sous un plaid, une bonne tasse de thé à portée de main .

"Dès qu'elle aurait poussé la porte, elle accepterait d'être comme eux : une bonne bête de plus au domaine, dressée par la main experte de Candre. Comme il avait été intelligent et sensible avec elle. Comme il l'avait attirée dans sa cage de sapins et de terre, de lierre et et de grosses fleurs, avec des mots qui ne ressemblaient pas à ceux des hommes mais à ceux de Dieu. Elle était prise"

© Nath