Quelque chose à te dire - Carole Fives
Quelque chose à te dire
Carole Fives
Editions Gallimard - Août 2022
Rentrée littéraire
Elsa Feuillet, jeune mère divorcée, est une fervente admiratrice de l'autrice Béatrice Blandy. S'essayant elle-même à l'écriture, avec beaucoup moins de talent que son idole, prématurément décédée, elle est un jour contactée par le veuf de Béatrice, qui lui propose de la rencontrer .
Peu à peu, un lien étrange va se nouer entre eux, pour bientôt laisser place à une histoire d'amour et Elsa va aménager, une semaine sur deux, dans ces lieux habités par le fantôme de celle qui en a fait son reflet : l'image même du goût, de la perfection, de l'élégance.
Néanmoins, les photos de Béatrice, les meubles de Béatrice, le parfum de Béatrice deviennent pesants. Et puis il y a cette pièce mystérieuse, ce sanctuaire qu'il ne faut pas franchir : le bureau de la disparue. Il y a également ce mystérieux manuscrit évoqué par son éditrice, celui que Béatrice aurait commencé et jamais terminé. Si la maison d'édition y voit la poule aux oeufs d'or, pensez donc, un roman post-mortem, Elsa, se persuade peu à peu que sa mission est de retrouver ce manuscrit et de le faire paraître, quitte à y glisser sa touche personnelle, qui, au fil des pages, devient de plus en plus imposante.
Dès lors, le piège se met en place autour de la jeune femme. Mais qui manipule qui ? Où se se situe la frontière entre le plagiat, la création littéraire, l'ouvrage partagé , le désir initial et son résultat ?
Dans ce sixième roman, Carole Fives plonge le lecteur dans une intrigue palpitante, portée par un style haletant.
Le twist final est magistral, et m'a laissée sans voix ! Entre Rebecca et Hitchock, avec Barbe-bleue qui traîne dans les parages, cette histoire est absolument addictive .
Coup de coeur pour "Quelque chose à te dire" !
"Elle était libre, vivante et libre. Elle pouvait tout aussi bien continuer là où Béatrice avait dû s'arrêter, oui, elle le réalisait à présent, chaque jour de gagné, chaque jour était une victoire, vieillir n'était pas une défaite, bien au contraire, c'était une conquête ! Qu'allait-elle faire de cette liberté ?"
© Nath