L'automne est la dernière saison - Nasim Marashi
L'automne est la dernière saison
Nasim Marashi
Editions Zulma - Janvier 2023 (traduction du persan par Christophe Balaÿ)
A l'heure où les femmes Iraniennes sont à l'origine d'une révolution, Nasim Marashi publie un premier roman éblouissant dont l'action se situe dans ce pays. Néanmoins, n'allez pas chercher là un vent de révolte. En effet, ce livre ayant été initialement édité en Iran, je vous laisse imaginer le rôle de la censure et la difficulté , voire l'impossibilité à décrire la réalité.
Donnant la parole à trois d'entre elles, Leyla, Shabaneh et Rodja , qui s'exprimant à tour de rôle vont faire part de leurs choix, leurs chemins de vie, elles qui sont amies depuis l'Université.
L'autrice s'est attachée à ses trois destins de femmes . L'une,Rodja choisit de partir, espérant terminer son doctorat en France, il ne lui manque plus que le précieux sésame, à savoir le visa. Leyla décide de s'engager dans sa carrière de journaliste , au moment même où son époux part pour le Canada, ce qui sera à l'origine d'une profonde dépression. Quant à Shabaneh, elle est demandée en mariage par l'un de ses collègues mais hésite pour plusieurs raisons que l'on découvre à la lecture.
Le fil conducteur du roman est la liberté : celle de choisir.
J'ai aimé la narration chorale de cette histoire, ces portraits de femmes d'aujourd'hui dans un pays qui les prive de tout ce qui fait le ferment du roman. Je m'attendais à une oeuvre un peu plus engagée, ce que je n'ai pas retrouvé. C'est en écoutant par la suite les interviews de l'autrice que j'en ai compris les raisons.
Il n'en demeure pas moins un magnifique portrait de femmes , le temps d'une saison et quelques jours, , qui sera déterminant pour chacune d'entre elles.
"Moi, j'aurais voulu que nous ramassions les morceaux cassés ensemble, que tu essuises mes larmes du bout des doigts. J'aurais vouu être calme, pleine d'espoir. Préparer un délicieux repas pour un millier d'invités. Tout ça parce que tu m'avais annoncé ton départ, effacer mes cris et es pleurs..."
"La solitude, c'est très dur. Beaucoup plus dur qu'une vie sans rêves. On ne peut pas toujours vivre dans les nuages. On finit toujours par redescendre, peu à peu, et alors la solitude, c'est ce qu'il y a de pire."
© Nath