Lettres à sa fille
Calamity Jane
Editions Rivages Poche
Traduit de l'anglais (USA) par Marie Sully et Gregory Monro
Vous connaissez toutes et tous, je pense, le nom de Calamity Jane, cette cow-girl qui a fait trembler le Far-West dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce que vous ignorez peut-être, c'est que cette femme était aussi une mère. Une maman déchirée par l'abandon contraint de sa fille Janey, qu'elle fut obligée de confier à un couple de riches américains, étant elle-même dans l'incapacité de lui offrir une vie stable.
Martha Jane (le vrai prénom de Calamity) a laissé en héritage à son enfant un « vieil album de cuir râpé », contenant des photos et surtout des lettres sublimes d'amour,écrites par celle qui « n'avait fait que trois ans d'école), et accrochait son encrier à la selle de son cheval pour qu'il ne soit jamais loin d'elle.
Derrière la légende Calamity, apparaît la femme Martha, généreuse, sensible, courageuse, et par dessus-tout, libre.
On découvre également un pan d'histoire de l'Ouest américain, et de quelques unes de ses figures emblématiques.
Voici un petit livre , un parcours de vie, des lettres qui donnent lieu à maintes interrogations quant à leur véracité (mais j'ai envie d'y croire ).
Voici un voyage qui vous amènera sur les pistes du Far West, et qui saura vous séduire et vous émouvoir autant que ce fut le cas pour moi.
L'écriture est brute, sans ambage, mais paradoxalement, portée par une immense tendresse, un chagrin lourd comme un rocher, et j'avoue que je me suis laissée embarquer, que l'émotion m'a saisie à plusieurs reprises face à cette femme forte et fragile, rongée par les remords et une vie âpre, mais qui reste debout, et fait fi des convenances et préjugés sociétaux.
« Souviens-toi que l'amour n'est pas la passion -notre espérance-, mais avec les jours et les années, tu t'en apercevras »
« T'abandonner m'a presque tuée, Janey. Tes parents t'ont nommée Jane, comme moi. C'est pourquoi je t'appelle Janey. Je prends un livre à la fois et regarde dans le dictionnaire chaque mot dont je ne connais pas le sens. Je n'ai fait que trois ans d'école,et bien que j'aie ces livres à étudier, ce n'est pas une chose aisée.
Je veux être capable de me conduire comme une femme blanche quand j'irai te voir »
© Nath