Lettre d'amour sans le direAmanda SthersEditions
Lettre d'amour sans le dire
Amanda Sthers
Editions Grasset - juin 2020
"Je sais maintenant que le mot Ukiyo n’existe pas dans mon langage, qu’il veut dire profiter de l’instant, hors du déroulement de la vie, comme une bulle de joie. Il ordonne de savourer le moment, détaché de nos préoccupations et du poids de notre passé."
Alice approche de la cinquantaine. Femme en souffrance, maltraitée par la vie et les hommes, elle a quitté son Nord natal pour suivre sa fille à Paris. Le Destin, le Hasard, appelons-le comme nous le voulons, la met un jour, sur un malentendu, sur la route d'Akifumi (qui signifie textuellement "message d'automne" L'homme pratique des massages dans un salon de thé japonais de la capitale.
Bloquée dans sa chair, Alice va mulltiplier les séances , retrouver au fil du temps des sensations oubliées ou inconnues, découvrir la culture nippone. Elle reprend confiance en elle-même et en l'humanité, tout en découvrant une culture faite de délicatesse et de poésie.
Peu à peu, elle va tomber amoureuse de cet homme, sans jamais oser le lui dire, essayant de se rapprocher de lui en apprenant sa langue, les haikus, les traditions , l'origami, en lisant les classiques japonais,
Alors même qu'au bout d'une année, Alice s'apprête à avouer ses sentiments à celui qui a redonné vie au fantôme qu'elle était devenue, celui-ci est parti. Elle lui adresse alors cette lettre, dans laquelle elle se met à nu, lui avouant ses sentiments mais aussi son désir de femme (r)éveillée.
Ce court roman respire la liberté, l'amour, la tendresse, la pudeur, l'éveil à soi, et l'umami, cette cinquième saveur, généralement traduite par "savoureux". C'est une lecture délicieuse sen et délectable, à accompagner d'une tasse de sencha bien évidemment.
... « Pour que vous me compreniez, il faut que vous me connaissiez mieux. Je vais vous raconter des morceaux de ma vie afin que vous sachiez qui je suis et que vous puissiez m'accueillir sans mensonge ou que vous fermiez la porte à jamais. Je ne vais rien vous épargner de la vérité ni de mes parts d'étrangeté, ainsi nous saurons si nous pouvons espérer les faire cohabiter avec les vôtres.»
© Nath