La langue des choses cachées - Cécile Coulon
La langue des choses cachées
Cécile Coulon
Editions de l’Iconoclaste - janvier 2024
J’ai l’impression que chaque roman de Cécile Coulon m’emporte chaque fois plus loin dans la noirceur, dans la beauté cachée de l’âme, dans celle des choses, des mots et des silences.
C’est une écriture minérale, qui place la nature, un lieu, au centre du récit, en faisant ainsi de celui-ci un personnage à part entière.
Cette fois, nous voici transportés au “Fond du Puits”, hameau perdu entre deux collines. Le fils, lui qui sait parler la langue des choses cachées, est tout comme la mère, un guérisseur. Elle lui a tout appris, mais voilà, cette fois, elle est trop âgée, trop fatiguée, pour se charger de cette mission. Alors, c’est le fils qui part seul, avec une recommandation ultime de la mère, à surtout ne pas transgresser.
C’est là-bas, dans ce hameau, au chevet d’un enfant malade, qu’il va percevoir tout ce qui n’a jamais été dit, toutes les souffrances, tous ces corps féminins mutilés, écorchés, souillés..
C’est là-bas que la langue des choses cachées va lui permettre de saisir la violence inouïe tue. Cette même violence qui est portée comme un fardeau.
C’est là-bas que le fils va s’affranchir d’une parole donnée, tentant de rétablir le cours des choses, et une certaine idée de la justice et de la vengeance.
Cécile Coulon nous offre ici un conte. On peut le qualifier de noir, d’initiatique, de tous les attributs possibles, il n’en demeure pas moins que ces 135 pages sont un pur bonheur de lecture, un roman qui vous marque au fer rouge, sublime de métaphores et de poésie, prenant car bien qu’intemporel, il traite de sujets terriblement actuels.
Un immense coup de coeur pour La langue des choses cachées, et un grand merci à Cécile et aux Editions de l’iconoclaste, grâce à qui j’ai pu découvrir cette lecture en avant-première
“..il était là pour apprendre à éteindre les grands feux furieux que ces moments, tous identiques, allumeraient dans le coeur pourri des hommes et le coeur brisé des femmes.”
© Nath