Une nuit particulière - Grégoire Delacourt
Une nuit particulière
Grégoire Delacourt
Editions Grasset -mars 2023
Cette nuit si particulière, c'est celle qui unit deux âmes à la dérive, pour un temps éphémère, celui d'une rencontre, d'un aller retour à Roissy puis à la mer, de confessions échangées, de peaux qui se frôlent, de chagrins immenses, de choix cruciaux.
Aurore a 55 ans et sait que son mari Olivier va la quitter après 30 ans d'amour passion-fusion, alors elle erre dans Paris, paumée, écrasée par cette réalité qui la dépasse.
Elle rencontre alors Simeone, lequel sait que ses jours sont peut-être comptés, à cause d'un cancer. L'amour de sa femme ne suffit pas à l'amener à prendre la décision de se soigner. Aussi, au sortir d'un groupe de paroles, il ressent tout le poids de la solitude, de la fin de quelque chose.
Lorsqu'Aurore l'aborde, désireuse d'être désirée , il décide de la suivre, jusqu' à l'aube.
Tous deux ont une décision à prendre au terme de cette nuit.
Roman charnel, roman sur l'amour, l'abandon,l'éternel ou l'éphémère, Une nuit particulière se présente sous une forme chorale, laissant aux personnages la possibilité d'exprimer leurs ressentis les plus intimes, leur vision de cette rencontre, via la plume de Grégoire Delacourt.
La beauté y est sublimée, celle que l'on trouve dans le regard de l'autre et l'auteur glisse dans cette histoire touchante des airs d'opéra, de ceux où l'on meurt d'amour.
La fin (que je ne vous révèlerai bien sûr pas) est absolument inattendue et totalement bouleversante.
J'aime quand Grégoire parle des femmes, se glisse dans leur peau. J'aime ces brûlures, ces sentiments mêlés, , ces abîmes, tout ce qui finalement nous constitue peut-être.
Je remercie les Editions Grasset et bien sûr l'auteur pour cet envoi.
"Doit-on tout connaître de quelqu’un pour le désirer ?
La connaissance n’est-elle pas déjà une domestication du désir, son appauvrissement même, alors que le désir est primitif. Sauvage. Cruel.
On ne peut désirer que le désir lui-même.
Tout autre forme de désir est un mensonge. Une aberration.
On n’a nul besoin de connaître l’autre pour l’aimer. Pour le désaimer, oui."
© Nath