Et que nos âmes reviennent de Sabrina Philippe

Et que nos âmes reviennent

Sabrina Philippe

Editions Flammarion – Février 2019

304 pages

Et que nos âmes reviennent, troisième roman de Sabrina Philippe (mais tout premier pour moi) est un récit en miroir.  A multiples facettes .  Miroir trompeur ?   Miroir révélateur ?  C’est ce que l’on découvre au fil des pages…  Miroir dans lequel  on retrouve le reflet de ce que l’on nomme la destinée, ou plutôt la transmission inexplicable et inexpliquée de ce qui nous dépasse dans notre propre histoire.

C’est également un récit prenant sur le long chemin à parcourir pour faire face à soi,  aux choix qui n’en sont pas toujours, et à ce que cela implique pour nous mais aussi pour les générations qui nous suivent.    On retrouve également le sujet si douloureux et difficile à aborder de l’emprise, et la difficulté tellement humaine à distinguer le bien du mal , car ces deux faces  composent chacun d’entre nous. 

L’âme est au cœur du roman. J’ai même envie de dire qu’elle en est le personnage principal. Sa survivance, et la grande énigme non résolue qu’elle représente.

Les chapitres se croisent et s’entrecroisent,  entre hier et aujourd’hui. Entre deux couples apparemment sans aucun lien.  C’est peu à peu que l’on apprend à dénouer les ficelles qui les unit.

J’avoue que la partie sur l’emprise subie par la narratrice m’a glacée.  Le mécanisme est détaillé avec une précision et une justesse effroyables.   Sans doute parce que le sujet fait partie de ceux qui me touchent tout particulièrement. Certainement parce que cette lecture a engendré chez moi bien des questions.

Sabrina Philippe a su poser des mots sur des cicatrices, lointaines ou proches.   Je me suis vue dans le reflet dans le reflet du miroir évoqué plus haut.  J’ai été touchée par ces histoires entrelacées, par ce parfum légèrement ésotérique, par tout ce qui n’est pas dit , mais que l’on comprend,  par le questionnement inhérent à cette lecture.

Une bien jolie découverte, donc, pour laquelle je remercie les Editions Flammarion.

© Nath