Si tu meurs, je te tue - Chloé Verlhac
Si tu meurs, je te tue
Chloé Verlhac
Editions Plon - janvier 2020
Collection l'Abeille
Témoignage
Le 07 janvier 2015, avait lieu l'effroyable tuerie de Charlie Hebdo, au cours de laquelle une partie de l'équipe éditoriale était assassinée.
Cinq ans après, Chloé Verlhac, veuve du dessinateur Tignous, prend la plume pour raconter "sa" journée, du 7 janvier, et toutes celles qui se sont enchaînées, entre douleur, révolte, questions, solitude, promesses non tenues et espoir féroce.
Avec des mots aussi simples que pudiques, Chloé évoque la peine immense de sa vie sans celui qu'elle aimait profondément. Elle raconte son homme, son amour, celui qui est mort "le feutre à la main".
Elle dit les inepties de l'administration, celles auxquelles il faut faire face , cette double peine infligée, posée sur ses épaules.
"Si tu meurs, je te tue" est un cri d'amour, d'immense chagrin, mais aussi de résilience.
J'ai découvert, au-delà des noms, des hommes, ceux qui sont tombés simplement parce qu'ils dessinaient.
Ce fut, je ne vous le cache pas, une lecture éprouvante, mais nécessaire dans la mesure où, en dépit du drame, de l'horreur, du sang versé, la vie continue. Plus forte. Avec, peut-être bien, le sourire de Tignous, de Cabu, de Wolinski, d'Honoré, de Charb, d'Elsa, de Frédéric, de Mustapha, de Bernard, de Franck, de Michel et d'Ahmed, depuis là où on va après.
"Parce que je me suis vraiment posé la question de savoir si j'avais envie de continuer à vivre.
Je pensais que je ne le pourrais pas.
E t puis j'ai décidé de vivre.
Ils avaient tué mon amoureux mais je pouvais encore faire vivre le dessinateur. Tant que Tignous serait publié, tant que l'on verrait ses dessins, l'artiste serait vivant et eux, les barbares, auraient perdu.
Ne pas leur laisser le terrain.
Rester debout."
© Nath